Réfléchis à quelque chose qui te fait peur. Un saut en parachute? Donner une conférence devant 150 personnes? Même si tu es très brave, nous avons tous des angoisses.
Dans un deuxième temps, réfléchis à tes sensations, émotions et pensées avant une expérience stressante ou qui t’effraie. Quelles sont tes réactions physiques? Mains moites? Les battements du coeur qui s’accélèrent? Noeud dans l’estomac? Ton esprit crée des scénarios catastrophes?
À quel moment as-tu ressenti ces angoisses et ces peurs durant ton deuil? Un sentiment constant de doute, d’appréhension, d’inquiétude, de panique ? Ce qui est totalement normal.
L’angoisse ressentie après la mort d’un être cher est liée au fait que tu intériorises et tu t’empêches de ressentir des pensées négatives, des souvenirs, des émotions puissantes … Le fait d’être en DÉNI de ses émotions durant le deuil permet de bloquer tes sensations et tes émotions négatives car elles sont perçues comme trop pénibles ou menaçantes. Tu as peur de perdre le contrôle, d’avoir honte, de te faire du mal, de ressentir de la culpabilité, du désespoir, de l’abandon … Je dis bien “perçues” car il s’agit d’un jugement subjectif qui varie selon les individus,
Parfois, le DÉNI peut être bénéfique pour ceux/celles qui auraient tendance à se faire du mal physiquement notamment. Par contre, beaucoup d’individus en deuil, pensent réellement qu’en déniant écouter leurs émotions et sensations négatives et en les intériorisant, celles-ci partiront. Or, certes elles sont bien enfouies mais elles auront tendance dans le futur à ressurgir à la surface d’un coup et sans prévenir. (Exemple : une femme a perdu sa maman à l’âge de 16 ans et reste en déni. Elle tombe enceinte à 28 ans et subit d’intenses crises d’angoisses et une dépression suite à ce déni).
Tu as peur de tes émotions liées au deuil mais cela peut être du à plusieurs facteurs :
Ton/tes rôles modèles adultes - Qu’est-ce qu’ils t’ont transmis? Comment géraient-ils leurs émotions?
Les messages et valeurs transmis durant ton enfance
Ta religion
Les livres, films, séries … qui t’ont inspirés
Ton expérience personnelle
La mort d’un être cher provoque de telles émotions que cela peut modifier ta relation actuelle avec tes propres émotions. Il es commun de voir des personnes endeuillées pensant “sombrer dans la folie”. Lorsque tu interprètes tes symptômes comme des menaces, du danger, des soucis psychiques dans ce cas tu as tendance à être effrayé(e) par tes réactions. Sauf que le fait de renier tes réactions peut créer des déclencheurs persistants de rappel de cette mort dans le futur (crises d’angoisse …) Il en va de la confiance en soi. La confiance de pouvoir surmonter cette épreuve, la confiance d’affronter ses peurs, ses angoisses et de pouvoir les vivre plutôt que d’essayer de les dissimuler ou renier.
Tu es conscient(e) que des mauvaises choses peuvent arriver dans la vie
Il est courant de voir que certains endeuillés avaient pour croyance que le monde est bon et bienveillant et que tout arrive pour une raison sur cette terre avant le drame de la perte de l’être aimé. Ta vision du monde change alors et brutalement! Tu développes des nouvelles croyances, de nouveaux modes de pensées :
1- Tu surestimes la probabilité du mauvais - Tu es en alerte constante car tu crois que tout le monde peut tomber malade du jour au lendemain sans prévenir. Un désastre est vite arrivé.
2- Tu surestimes le coût du mauvais - tu penses que toutes les conséquences seront bien pires. Tu as peur de suréagir si quelqu’un de ton entourage évoque la perte de ton proche. Tu as peur de perdre pieds, de perdre le contrôle. La souffrance de l’expérience de te confronter à cette réalité t’angoisse quotidiennement. Tu préfères ne jamais mentionner le nom du défunt et même omettre son décès voire mentir.
3- Tu es intolérant(e) à l’incertitude - Tu sais que des scénarios à'“faible probabilité” peuvent se produire à présent donc tu es méfiant(e)
Tu ne parviens plus à rester serein(e)
Tu as tellement peur du changement d’état entre positif (sérénité) et négatif (perte/souffrance) que tu préfères demeurer dans un état d’esprit “en alerte” perpétuellement pour te préparer au pire. Sauf qu’en faisant cela, tu ne vis plus réellement, tu ne peux pas pleinement profiter des moments présents, de la joie et des émotions positives. Tu te protèges certes au pire et cela peut être amplifié par les médias, les réseaux sociaux …
Tu peux être en train de vivre un trouble anxieux, une dépression voire même un état de stress post-traumatique
Il est totalement normal de vivre des émotions négatives durant ton deuil : peur, angoisse, stress intense … Mais si ces émotions sont excessives et si elles te handicapent au quotidien, il est primordial de consulter un spécialiste : psychiatre, psychologue, sophrologue … pour t’apaiser. N’hésite pas à me contacter si tu as besoin de renseignements ou d’un accompagnement.